Jeudi 2 Decembre et Samedi 4 au Cinematographe
Ce sujet corrosif issu de l'imagination fertile de Ugo Pirro est mis en image et en récit par Elio Petri avec une furia contagieuse et un sens du spectacle peu banal. La musique d'Ennio Morricone mêle les percussions aux bruitage industriels, d'où la mélodie finit néanmoins par émerger... Mêlant la chronique réaliste à la charge satirique, La Classe ouvrière va au paradis est un film qui secoue, qui "brasse la cage", comme on dit au Québec. Personne n'est épargné : patrons, syndicats réformistes et révolutionnaires, ingénieurs en efficacité dans leurs blouses blanches, psychiatres d'entreprise, barbus d'extrême-gauche qui hurlent tous les matins des slogans dans les oreilles des ouvriers qui entrent à l'usine. L'ironie cinglante du titre se révèle dans un finale mémorable, qui nous fait passer avec brio de la condition ouvrière à la condition humaine. Idéologiquement, c'est un film remarquablement inclassable, je dirais même irrécupérable - comme toute satire réussie, d'ailleurs.
Voici à ce sujet l'opinion d'un expert en la matière, Dino Risi, en 1972 - l'année du film : « Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. Dans la vie, il y a toujours des retournements curieux, intervient toujours un aspect grotesque, comique, il y a quelque chose qui rompt la gravité, la sévérité des faits. Alors ceux qui travaillent seulement à gros traits, moi je ne les aime pas beaucoup. Je préfère Petri, Petri a de l'esprit, de la férocité et de la joie dans le corps, et aussi l'habileté de faire du spectacle. »
1 commentaire:
Merci pour ta visite sur mon blog :-))
Amitiés
Soulman
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