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mercredi 1 décembre 2010

La classe ouvrière va au paradis

La classe ouvrière va au paradis

Jeudi 2 Decembre et Samedi 4 au Cinematographe

Branché sur le 100 000 volts, Gian Maria Volontè livre une performance explosive dans le role de Massa, un ouvrier que le travail aux pièces - et le contexte qui l'environne - est en train de rendre fou. (C'est sans doute pour cela que Sergio Leone disait de ce film qu'il était un remake de Modern Times). Employé modèle, il travaille à une cadence telle qu'il se fait détester de tous ses camarades d'usine. Mais à force de marner comme un forcené, ce qui devait arriver arrive : il finit par perdre un doigt dans l'engrenage. Et crac! Virage à 180 degrés, le voilà qui se met à investir ce même trop-plein d'énergie démentielle à résister aux normes patronales, autant qu'il en mettait auparavant à s'y conformer...



Ce sujet corrosif issu de l'imagination fertile de Ugo Pirro est mis en image et en récit par Elio Petri avec une furia contagieuse et un sens du spectacle peu banal. La musique d'Ennio Morricone mêle les percussions aux bruitage industriels, d'où la mélodie finit néanmoins par émerger... Mêlant la chronique réaliste à la charge satirique, La Classe ouvrière va au paradis est un film qui secoue, qui "brasse la cage", comme on dit au Québec. Personne n'est épargné : patrons, syndicats réformistes et révolutionnaires, ingénieurs en efficacité dans leurs blouses blanches, psychiatres d'entreprise, barbus d'extrême-gauche qui hurlent tous les matins des slogans dans les oreilles des ouvriers qui entrent à l'usine. L'ironie cinglante du titre se révèle dans un finale mémorable, qui nous fait passer avec brio de la condition ouvrière à la condition humaine. Idéologiquement, c'est un film remarquablement inclassable, je dirais même irrécupérable - comme toute satire réussie, d'ailleurs.

Voici à ce sujet l'opinion d'un expert en la matière, Dino Risi, en 1972 - l'année du film : « Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. Dans la vie, il y a toujours des retournements curieux, intervient toujours un aspect grotesque, comique, il y a quelque chose qui rompt la gravité, la sévérité des faits. Alors ceux qui travaillent seulement à gros traits, moi je ne les aime pas beaucoup. Je préfère Petri, Petri a de l'esprit, de la férocité et de la joie dans le corps, et aussi l'habileté de faire du spectacle. »

1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci pour ta visite sur mon blog :-))
Amitiés
Soulman

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