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mardi 31 janvier 2012

The commitments



the commitmentsAmateurs de Soul Music, ou plus simplement membres d'un groupe de musique, ce film est fait pour vous! Et encore, c'est réduire le nombre de spectateurs potentiels puisque "The Commitments" fait en plus dans le comique... Je rajouterai donc que les habitués de contrepèteries hillarantes seront servis...

Irlande, Dublin, fin des années 80... Le fil de l'histoire est l'interview vécue et imaginée par Jimmy, branleur de profession, chômeur de statut, et passionné de musique. C'est sur la proposition de deux musiciens rencontrés dans un mariage qu'il décide, entant que manager, de monter un groupe de Soul... De là, annonces dans les journaux, auditions, éliminations, rencontres, achat de matériel, le band se monte petit à petit... Le plus compliqué étant finalement de convertir tout ce petit monde à la Soul. Une séquence démontre très bien les trésors d'imagination employés par Jimmy pour parvenir à ses fins, laquelle est d'un risible presque ridicule, mais la phrase vaut le détour!:"Les Irlandais sont les Noirs de l'Europe, les Dublinois les Noirs de l'Irlande et les Dublinois du Nord les Noirs de Dublin... Dites le haut et fort, je suis Noir et fier de l'être! (ajoutez à ceci que le fond sonore est celui d'une vidéo de James Brown!)"... C'est l'arrivée de Joey Fagan, un trompétiste illuminé qui prétend avoir beuffé avec BB King, joué avec Sam Cooke, Otis Redding, Stevie Wonder & Co, qui met tout ce petit monde au diapason... Les visionnages de vidéos 60's, répétitions, récits d'aventures américaines continuent donc de former les Rédempteurs de la Soul... De là, les concerts s'enchaînent et le succés montre le bout de son nez, ainsi que toute sorte d'évènements prévisibles dans la vie quotidienne d'un band d'une dizaine de personnes aux égos plus ou moins affirmés...

Les interprétations des acteurs, quasiment tous amateurs, sont excellentes tant elles restituent bien la naïveté, la passion et l'envie avec lesquelles chacun s'engage dans le projet... Après tout, pour des étudiants, jeunes travailleurs ou chômeurs dans une ville en proie à la crise économique qui sévit, faire de la musique ne peut être que le parfait échappatoire. On n'a donc aucune difficultés à se fondre dans le récit, à se mettre à la place de l'un ou l'autre des protagonistes. Et puis, on a aussi quelques clins d'oeils à la culture musicale 60's, c'est évident, mais le conflit de génération qui oppose Jimmy, amateur de Soul, à son père, fan avoué d'Elvis Presley, n'est pas sans rappeler le conflit Mods /Rockers.. Mais ce n'est là qu'une anecdote tout à fait hypothétique...

Côté caméra, sans en avoir l'air, Ken Parker dresse un mini-portrait du prolétariat dublinois dans le sens où l'on ne peut échapper au fond de crise ambiante partout présente tout au long du film... Pas dénué de clichets cependant: les irlandais accessoirement fans de Soul avec qui j'ai eu l'occasion d'en parler tiennent ce film en mésestime. Mais en gros, c'est plutôt glauque, et seuls les dialogues et la musique offrent un semblant d'espoir, à la fois aux protagonistes et au spectateur. Au passage, il est intéressant de noter que Ken Parker n'a pas hésité à se faire de la pub, en insérant dans une des premières scènes la vente au marché noir d'une copie vidéo de "Mississippi Burning" (film qu'il a réalisé en 1988 et qu'il aurait fait pour faire taire les rhumeurs sur son prétendu racisme, lesquelles s'étaient répendues après la sortie de son autre opus, "Midnight Express").

Enfin, et puisque c'est un film sur une formation musicale et la Soul, il n'est pas possible de terminer cette petite chronique sans parler de la bande originale. Elle est tout simplement excellente! Les références au son du Sud US pleuvent, celles à Détroit aussi je vous rassure, mais c'est quand mêmes les premiers qui servent de répertoire aux Commitments: Mustang Sally et The Midnight Hour de Wilson Pickett (décédé récemment, fin 2005), I Can't Turn You Loose, Hard To Handle, Mr Pitiful, Try A Little Tenderness d'Otis Redding, Theme From Shaft d' Isaac Hayes, Please, Please, Please de James Brown, A Whiter Shade Of Pale de Procol Harum et j'en passe, sont autant de titres que l'on retrouve tout au long de ces 120 minutes, interprétés par les Commitments ou plus simplement en fond sonore. Le chanteur du groupe, Deco (17 ans à l'époque soit disant, j'y crois pas!), a d'ailleurs, en plus d'une tête d'enfoiré et d'un caractère innommable, une putain de voix: la seule voix blanche que je lui est trouvée comparable est celle de Joe Cocker, c'est dire... Ce qui donne donc des interprétations excellentes.

Au final donc, un film qu'on aurait tort de zapper... Deux heures de réèl divertissement, 120 minutes au bout desquelles on se dit: "déjà?"...

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